« Qu’avions-nous fait là ? L’amour était né, nous l’avions reconnu, et hop ! Nous l’avions enfermé dans un projet. Maintenant il fallait tout défaire à la hache. »
Catherine Dorion
Le Boxeur Invisible parle de la violence qu’il y a entre deux êtres qui a priori s’aiment. C’est d’abord l’histoire de deux enfants qui se rencontrent et qui vont s’abimer à force de jouer à l’amour. La pièce est structurée par des allers-retours entre ces enfants et la version adulte de ces deux personnages, qu’on retrouve dans différents fragments de leur vie intime. Il y a une part très importante de récit. Le texte est pensé pour que les didascalies soient dites à hautes voix. Les deux acteurs sont d’abord deux narrateurs, car les protagonistes sont les témoins de cette histoire d’amour autant que les acteurs. Parce qu’on se met toujours en scène dans la vie, on joue à la violence.
L’histoire commence donc comme un conte, celui de deux enfants qui tombent amoureux. Et pourtant on sent qu’il y a déjà quelque chose de vicié dans leur amour, et cette chose sombre on va la retrouver dans la relation adulte des deux protagonistes. Néanmoins, la violence ne sera jamais le résultat d’un drame spectaculaire, mais plutôt l’effet du temps. Simplement parce que deux êtres se sont aimés et sont « restés ensemble. »
Le Boxeur Invisible, ce sont des fragments de vies choisis qui questionnent: qu’est ce que c’est être intime avec quelqu’un ? Comment l’endroit de la plus grande tendresse peut être aussi celui de la plus grande cruauté ? Comment la violence du monde est tellement intégrée qu’elle fait de nous des ennemis dans la sphère privée ?
Distribution Anna Bouguereau et Jean-Baptiste Tur
Texte Anna Bouguereau
Mise en scène Jean-Baptiste Tur